Je pleure, tu pleures, il pleut...

20 mars 2015

On a tous un tempérament qui nous est propre. En effet, on a notre "caractère" mais aussi notre façon de gérer nos émotions. C'est de la gestion de ces émotions dont je voudrais parler aujourd'hui.

Je fais partie des gens que l'on qualifie d'hypersensible et d'hyperémotive. "Hyper" est un préfixe d'origine grecque signifiant "au-dessus" et indiquant un excès, une augmentation. Donc, si on s'en tient à la définition, je suis plus sensible et plus émotive que la moyenne...parfois même à l'excès.

Si vous ne me connaissez pas, je vais vous donner quelques exemples pour illustrer mon propos.

Quand mes enfants étaient plus petits, ils participaient régulièrement au spectacle de fin d'année avec leur classe. Seul le fait de les voir sur scène provoquait chez moi une émotion telle qu'il m'était impossible de ne pas sentir les larmes me monter aux yeux et la gorge se serrer d'émotion. Dans ce cas, ce n'était , bien entendu, pas des larmes de tristesse, ni la gorge serrée par une angoisse quelconque, mais plutôt, des larmes d'émotion dues à la fierté de voir mes "petits" sur scène, de les voir si bien se débrouiller. Comme, autour de moi, les autres mamans regardaient leurs enfants avec un air ravi et avec un grand sourire aux lèvres, je me suis souvent cachée derrière mon appareil photo pour ne pas montrer les larmes qui coulaient sur mes joues.

A chaque fois que Morgane est montée sur un podium lors de ses compétitions d'équitation, je n'ai pu retenir mes larmes, encore une fois....et je me suis de nouveau "cachée" derrière mon appareil-photo (merci au "reflex", beaucoup plus gros et donc beaucoup plus utile pour se cacher) afin de ne pas mettre Morgane mal à l'aise.

Quand je regarde un film, je pleure souvent. Que ce soit au cinéma ou devant ma télé, je me laisse complètement envahir par les émotions, et je deviens une véritable fontaine. Il m'arrive même d'éclater en sanglot, si l'émotion est trop forte. C'est comme si je me mettais à la place des personnages et que je vivais les même situations qu'eux. Cela peut être assez violent et douloureux, et cela peut même parfois m'émpêcher de dormir, comme si les choses venaient de m'arriver. Je vais vous faire rire, mais je ne peux pas regarder un épisode de "la petite maison dans la prairie" sans que mes larmes ne coulent.

Lors de retrouvailles avec des amis ou membres de ma famille que je n'ai pas vus depuis longtemps, je peux être submergée par l'émotion de les retrouver et me mettre à pleurer. Je le conçois, ça peut être un peu déstabilisant pour les autres.... mais je ne contrôle pas !

Inutile de vous parler du nombre de mouchoirs qu'il m'a fallu le jour de mon mariage. J'avais d'ailleurs bien prévenu l'esthéticienne, de prévoir du maquillage waterproof, car je savais que je n'y couperais pas. D'ailleurs, mon adorable mari, qui me connaissait déjà très bien, avait anticipé les choses, et avait prévu des sachets de mouchoir en papier, et dès que les larmes me montaient aux yeux, il "dégainait" son paquet de mouchoir ! (il faudrait peut être envisager de créer des poches, dans les robes de mariées......). J'ai pleuré à la mairie, j'ai pleuré à l'église, j'ai pleuré le soir, lors des surprises de mes copines.... Bref, une véritable fontaine !

Ce fut la même chose lors de la naissance de mes deux enfants, mais là, je pense que je suis loin d'être la seule à pleurer ! L'émotion est à son comble, et il n'existe pas plus grande joie. Les larmes sont donc plus que légitimes et compréhensibles.

Jusque là, j'ai parlé des larmes dues à des émotions fortes et à de grandes joies. Mais il y a aussi les larmes, bien moins agréables, dues à la tristesse, à la peine, à la souffrance. Et c'est là que l'hypersensibilité devient un problème.

Je pleure quand j'apprends une mauvaise nouvelle, mais cela n'a rien de surprenant. C'est ce qu'on peut dire "normal"

Mais là où le bas blesse,c'est que je pleure aussi si on me dit quelque chose qui me blesse, qui m'atteint, qui me touche.

Les personnes qui me sont proches (mes amis, ma famille), ont une telle importance pour moi que je suis particulièrement sensible à ce qu'ils me disent. Leurs propos, parfois anodins à leurs yeux, peuvent provoquer chez moi des crises de larmes irrépressibles, et ce, à leur grande surprise voire à leur grande consternation. Et c'est très difficile à gérer, pour moi, mais aussi pour eux.

On m'a parfois souvent traité de "pleureuse" . On s'est quelques fois moqué gentiment de moi (ou moins gentiment) en disant : "houlàlà, attention, Sandy va encore verser sa petite larme"... ou bien "sortez les mouchoirs, Sandy va pleurer"

Oui, c'est vrai, je suis une pleureuse.....

Oui, c'est vrai , je suis sensible, hypersensible, hyperémotive et parfois même un peu susceptible mais dans ces cas là, je me rassure, en me disant que, au moins, je ressens des émotions, je vis les choses à fond, je ressens des choses et je me sens vivante.

C'est difficile, au quotidien , d'être "hypersensible" mais je suis comme je suis .

Quand les larmes commencent à monter, je n'y peux rien, je sais qu'elles vont finir par couler. Parfois, j'ai le temps de courir me cacher . Parfois non !

Mais aujourd'hui, j'assume cette hyperémotivité ! J'ai appris à gérer ces montées de larme, sans trop en avoir honte. Mais j'ai surtout appris à dire aux gens qui me blessent en quoi ils m'ont blessé ! Avant, j'encaissais, sans rien dire, ce qui n'arrangeait rien.

Aujourd'hui, si je me sens blessée (à juste titre ou non, d'ailleurs) , je n'hésite plus à en parler et à dire : "tes propos m'ont blessée" ! Ainsi, les gens qui m'entourent font un peu plus attention à leur façon de me dire les choses.

Etre hypersensible et hyperémotif n'est pas une honte et je ne veux plus que cela soit un handicap !

C'était ma réflexion du jour.

Mais pour terminer cet article de façon plus gaie, je vous offre mon sourire, pour vous montrer que je ne pleure pas TOUT le temps